les marchés de noël, entre tradition et déception

L’essor des Marchés de Noël

Le tout premier marché de Noël en France s’est déroulé à Strasbourg en 1570 sur le modèle des célèbres marchés de Noël allemands. Depuis, la capitale du Grand Est continue d’attirer chaque année des milliers de visiteurs, mais le reste de la France n’est pas en reste. Les marchés de Noël connaissent un véritable essor à travers tout le pays. En Deux-Sèvres, près de 100 marchés de Noël ont été recensés l’année dernière. Il y en aura forcément un près de chez vous !

L’ambiance féerique

Chalets en bois, guirlandes lumineuses, cadeaux uniques, spécialités locales, vin chaud et marrons grillés, de quoi satisfaire petits et grands dans une ambiance joyeuse et chaleureuse, où artisans et producteurs locaux présentent leurs créations. Cependant, cette popularité croissante suscite aussi des défis, notamment en matière de diversité et de qualité des produits proposés. Face à la tentation des articles manufacturés, l’enjeu pour les organisateurs est de maintenir l’authenticité et l’esprit artisanal qui font le charme de ces marchés de Noël. Outre la question de l’origine de ces produits, une autre polémique agite de plus en plus ces marchés : celle de la déclaration des vendeurs.

Professionnels et amateurs

Faut-il être déclaré pour vendre ses créations ? La réglementation impose aux exposants de se déclarer et de respecter certaines obligations fiscales et sociales. Cependant, cette exigence est souvent perçue comme une contrainte par de nombreux particuliers qui souhaitent simplement partager leur passion et arrondir leurs fins de mois. Cette tension entre réglementation et liberté artisanale, avec le soutien implicite des organisateurs (collectivités, associations…), reste un sujet brûlant au cœur des discussions de cette saison festive.

Comment faire la différence ?

Les exposants doivent afficher clairement leurs coordonnées et leur numéro d’immatriculation sur leur stand et pouvoir justifier d’une assurance responsabilité civile professionnelle. En cas de non-respect de la loi (cf. article L 310-2 du code du commerce modifié par la Loi n°2016-1691 du 9 décembre 2016, art 99), il est important de comprendre que cette pratique est illégale et comporte des risques : amendes, sanctions et responsabilité en cas de problème avec le produit vendu ou en cas d’accident sur le marché.

Nul n’est censé ignorer la loi

Selon les professionnels, ne pas souscrire à ces obligations relève de la concurrence déloyale, dissimulation au fisc et travail dissimulé. Sans compter que certains produits sont soumis à des normes très strictes (bougies, cosmétiques, univers bébé et enfant, etc.). La plupart des particuliers non déclarés se cachent derrière le caractère anecdotique de leurs ventes pour contourner la loi. Rappelons qu’ils sont autorisés à participer aux ventes au déballage en vue de vendre exclusivement des objets personnels et usagés deux fois par an au plus, dans un vide-grenier par exemple, mais pas de créations personnelles !

Alors, comment trouver un équilibre entre l’atmosphère féerique et authentique des marchés de Noël et les exigences légales pour maintenir leur esprit convivial et artisanal ?