Pierre Lemoine, la passion des voyages

Artiste de rue

Fils et petit fils de saltimbanques, Pierre Lemoine, né sous les bombardements de la seconde guerre mondiale est devenu comédien itinérant à son tour, jusqu’à ce que l’apparition de la télévision dans les années 60 soit venue remplacer petit à petit les spectacles de rue. Pierre qui rêve alors de voyages, décide de s’envoler à l’étranger.

Une vie de baroudeur

Globe-trotter pendant deux ans aux États-Unis, puis au Canada, ce passionné d’histoire, amoureux des beaux paysages et proche de la population locale, immortalise chaque instant sur pellicule, vraisemblablement un des pionniers à cette époque. En 1966, de retour en France avec des centaines d’images sur diapositives, Pierre Lemoine devient conférencier dans les collèges de France pendant une trentaine d’années. « J’adaptais mes conférences au programme. Le prof d’histoire que beaucoup d’élèves auraient rêvé d’avoir ; par exemple, associer la vraie histoire de la Grèce à celle d’Ulysse. A la naissance de notre fils, le moment était venu de poser nos valises et c’est sur la Commune du Tallud que nous nous sommes installés il y a plus de 30 ans. Nous profitions des trois mois d’été pour poursuivre nos périples à travers le monde. »

Une vie riche d’anecdotes

Toujours conférencier, mais depuis 25 ans, son public a changé ; les maisons de retraite ont remplacé les collèges. « Le spectateur voyage avec moi pendant 90 min. Certes, il faut bien connaitre l’histoire, mais c’est un domaine qui me passionne depuis tout petit. Je me documente tout le temps, ma bibliothèque est composée d’ouvrages innombrables. Chaque conférence est un véritable One-man show. De belles images sans commentaire n’ont pas grand intérêt, alors que ponctuées d’anecdotes, l’auditoire est toute de suite plus captivé et il faut bien ça devant un public de retraités ! », rit-il.

Une vie de souvenirs

Des souvenirs, Pierre Lemoine pourrait en écrire des romans. « Jeanne, feue mon épouse, avait écrit un carnet de bord quotidien, des lettres adressées à ma maman, jusqu’à ses 100 ans, afin qu’elle suive nos aventures. Parmi les plus récents, les retrouvailles cet été avec un couple de vendéens rencontré en Iran au début de nos années nomades a été aussi incroyable qu’improbable ».

Un regard sur le monde

Sa maison parée de ses multiples souvenirs de voyages montre son intérêt tout particulier pour l’art. Une centaine de peintures orne toutes les pièces, des tapis en cachemire, en soie, des meubles, des bibelots sont rattachés à un instant de vie, une anecdote, une amitié.  « J’ai parcouru plusieurs fois la Russie (je suis en train d’apprendre le russe), les pays d’Asie, l’Afrique du Nord, l’Amérique du Sud, la route 66, mais aussi le Groenland sans oublier les pays européens, mais l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Océanie ne me font pas rêver. J’ai vu le monde évoluer, constaté la croissance du tourisme de masse et dois, à présent, réfléchir plus longuement au choix de mes prochaines destinations en fonction des évènements politiques dans certains pays. Je prépare actuellement mon voyage de cet été dans l’Ouest américain, un lieu que j’affectionne tout particulièrement ». 

Cet octogénaire n’a rien perdu de son dynamisme, de sa gouaille, de sa mémoire d’éléphant, véritable valeur ajoutée à ses interventions. Une séance de piscine de bon matin pour se maintenir en forme et le voilà en route pour une conférence ! « Une par jour dans la France entière, c’est ça ma retraite lorsque je ne suis pas à l’étranger ! ».

Propos recueillis auprès de Pierre Lemoine en janvier 2024.