L’Alexis-Camille, un jouet, un sourire

Plusieurs envois humanitaires par an

Yannick Jeanneau, tout jeune écolier, constatait déjà les inégalités entre enfants. Révolté par ces injustices, une fois adulte, l’homme généreux et déterminé s’est mis en quête de récupérer à droite, à gauche des jouets pour les familles en difficultés autour de chez lui. En créant « l’Alexis-Camille » en juillet 2003 (prénoms de ses deux enfants), la démarche s’est officialisée. Depuis, l’association collecte et redistribue jouets, objets éducatifs et matériels pédagogiques pour des familles françaises et des causes humanitaires hors de nos frontières (Afrique, Brésil, Pologne, Guyane…). Mis à disposition à titre gratuit par la ville de Bressuire, le lieu de dépôt ne désemplit pas. Salarié, Yannick Jeanneau, son ami et président de l’association, Christophe Fuzeau, et à ce jour 19 bénévoles, sont à pied d’oeuvre toute l’année.

Des partenaires locaux

Installé depuis 30 ans sur Bressuire, Yannick a développé son réseau de connaissances et de partenaires. « Les chefs d’entreprise ont suivi naturellement. Aujourd’hui reconnue d’intérêt général, l’association a pu décrocher de nouveaux contrats auprès d’enseignes locales comme Kiabi, Bureau Vallée, DPC, Wesco, le bureau de tabac Saint-Jacques, la MAAF, le Crédit Mutuel (pour un véhicule association), BR Auto à Saint-Sauveur (l’entretien du véhicule) ou encore l’agence Interaction et les Ateliers du bocage ».

Devenez adhérent

Considérée comme association caritative et humanitaire, depuis la loi Coluche de 1989, ses adhérents bénéficient d’une déduction fiscale supplémentaire. Aujourd’hui, L’Alexis-Camille perçoit entre 7000 et 8000 € de cotisation sur la France entière, mais ne peut fonctionner sans les dons de jouets et de matériels.

Afflux de dons

« Plus de 50 000 Jouets, 2 fois 500 kg de fournitures scolaires, 21 000 pièces de vêtements, du matériel pédagogique, des lits médicalisés (15 offerts par le CHNDS), des fauteuils roulants et béquilles (récupérés à Emmaüs Thouars), mais aussi des lunettes, du petit mobilier, cette année a été exceptionnelle avec une cinquantaine d’actions ponctuelles locales en lien avec les assistantes sociales et des actions de soutien auprès des Restos du Coeur. La Covid nous a procuré plus de travail, les gens ont trié et donné le double de jouets habituels. Les bénévoles étaient moins nombreux et le voyage à Madagascar a dû être annulé, il a fallu stocker ! ». 

C’est parti !

Conjointement avec 3 associations, un convoi humanitaire est parti début septembre pour la région Atlas au sud Maroc, principalement pour des orphelinats. Gilles Thibaut et Serge Caillon, qui a acheté un 19 tonnes spécialement pour ce convoi et pour un autre au Sénégal juste après, gèrent la logistique. Un véhicule 10 places est également laissé sur place pour permettre aux malades d’aller se faire soigner dans des centres. Yannick Jeanneau se rend bien sûr sur place, mais il n’a pas pu toujours le faire…

Yaya au grand coeur

Yannick Jeanneau, dit Yaya se nourrit de toutes ses rencontres lors de ses voyages humanitaires, d’anecdotes, de la générosité des donateurs, de la joie des bénéficiaires, de cette bienveillance en général. Autant de souvenirs que l’on retrouve en photos, tapissant tous les murs de son bureau, mêlées à des portraits de Coluche « une personne que j’aime beaucoup et qui a marqué ma vie », mais aussi de Sœur Emmanuelle, le père Gilbert, Père Pédro (l’abbé Pierre de Madagascar), Marie-Claire Noah (association Les enfants de la Terre). « ici, c’est mon cocon, mon lieu de vie en quelque sorte, l’endroit qui m’a aidé à me ressourcer et à guérir de mon cancer ».