Catherine Bergeret zoome sur le territoire

Capturer l’instant

« J’aime la peinture, le dessin, la nature qui reflètent mon enfance, mon univers chez mes grands-parents à Ardin. J’ai découvert la photo à l’époque de l’argentique en noir et blanc et eu mon premier appareil photo pour mes 16 ans. Observer la nature et puis un jour la photographier, immortaliser les bons moments avec les copains, la naissance de mon fils. Autodidacte, la photo est devenue très vite essentielle, voire un réflexe. »

Arrivée en Gâtine à l’âge de 20 ans, cette Niortaise d’origine avait déjà pas mal découvert le département à travers plusieurs déménagements. Mais à l’âge de 40 ans, sa vie bascule lorsque les médecins lui déclarent une polyarthrite. Responsable de la quincaillerie Pineau à Parthenay, Catherine Bergeret décide de tout quitter pour entamer une nouvelle vie en Savoie et 20 ans après, revient poser ses valises à Châtillon sur Thouet. La marche, activité physique adaptée à sa maladie, continue de lui donner des ailes pour poursuivre son goût des voyages en France et à l’étranger. « Il y a forcément plein de choses à découvrir, peu importe le lieu », et c’est en van que Catherine et son conjoint vadrouillent aux quatre coins de France.

« La nature m’inspire »

« Une fleur, un papillon, un oiseau, je prends des photos tout le temps. Je fais de la photo comme un reportage et suis le fil de l’histoire depuis que j’ai commencé de redécouvrir les Deux-Sèvres. Aujourd’hui 80 % des photos sont prises avec mon smartphone. Perfectionniste, le regard artistique, faire une belle photo quand le ciel est bleu et le paysage écrasé par le soleil est plus compliqué qu’il n’y paraît. Certaines photos sont retouchées, mais le moins possible. »

« Des ambassadeurs du 79 »

« J’ai pendant quelques mois posté mes clichés sur deux groupes photo Facebook, mais l’un n’est pas assez créatif et pas assez réel dans le temps et l’autre, trop axé sur le marais poitevin ne représente pas notre territoire. C’est la raison pour laquelle début mai dernier, j’ai créé le groupe Facebook « Deux-Sèvres Balades et Découvertes », basé sur la promenade et le patrimoine. Un compte privé qui n’accepte que des membres sur invitation. » Depuis ce mois de septembre, plus de 2000 personnes suivent cette page. « L’objectif est de garantir tranquillité et bienveillance à ses utilisateurs sans commentaires malveillants, sans hors sujet, avec toutefois la liberté de commenter puisque je valide tous les posts. Je conseille d’ajouter aux publications un petit texte explicatif pour enrichir notre culture et nos connaissances du territoire, mais reste vigilante sur la source de ces informations. »

« S’informer sur l’histoire locale »

Catherine Bergeret parcourt inlassablement les sentiers et les ruelles à la recherche de la beauté cachée qui témoignent de la richesse et de la diversité des Deux-Sèvres. Certaines mairies me donnent l’autorisation de photographier leur patrimoine pour valoriser leur commune avec un regard différent. J’essaie également de rencontrer les propriétaires des châteaux pour en savoir un peu plus sur leur origine. Quant aux Églises, malheureusement, leurs portes sont de plus en plus souvent fermées. Aujourd’hui, j’ai très envie de photographier les marchés, les fours à chaux… Selon les saisons, les paysages changent, les photos ne sont jamais les mêmes et c’est mon cœur qui décide de mes destinations. Une réflexion est en cours pour valoriser, peut-être sous forme de livre, toutes mes photos des Deux-Sèvres, ce département entouré de territoires à forte notoriété et parfois oublié. »

Interview réalisée le 13 mai 2024.