La Buissonnante à Bressuire, reconnaissance d’un savoir-faire perdu

Une filière à reconstruire

L’utilisation d’essences d’arbres et d’arbustes de provenance locale a un impact important pour la pérennité des plantations. Celles-ci, moins fragiles, participent à la préservation de la biodiversité, à l’identité forte du paysage et ont de véritables utilités fonctionnelles environnementales. Mais voilà, les pépinières, de moins en moins nombreuses à produire ce genre de semences, ne peuvent pas absorber l’augmentation permanente de la demande. Aujourd’hui, le marché français est concurrencé par les pays de l’Europe de l’Est. La création de cette pépinière à Bressuire naît après 2 ans de travail et de réflexion liés à cette pénurie.

Une continuité

La Buissonante est née en 2021 d’un lien entre l’association Bocage pays branché, dirigée par Étienne Berger et l’entreprise EPI 79 (Ecologie participative et innovante) créée par Benoît Manceau en 2014 qui avait atteint ses limites autant humainement que techniquement. La Buissonante, dont Benoît Manceau est salarié depuis mars 2022, reprend la base de son activité axée sur la préservation des ressources locales naturelles. 

Un projet collaboratif

La Buissonante a pour objectifs l‘éducation à l’environnement et le développement de la filière « Végétal local ». Cette marque, créée en 2015 et propriété de l’Office français de la biodiversité (OFB), garantit l’origine de ces végétaux issus de collectes en milieu naturel, à savoir qu’ils n’ont pas subi de sélection par l’homme ou de croisement et qu’ils sont naturellement présents sur le territoire. L’association a retenu entre 20 et 25 essences d’arbres. Récolter des fruits pour en extraire les graines, les faire germer, les élever au moins jusqu’à 3 ans et commercialiser ensuite les plants, Benoit Manceau s’est formé à toutes ces étapes. C’est un gros projet collaboratif avec l’ESIAM à Mauléon, Sèvre environnement, le CPIE Sèvre Bocage et Bocage Pays Branché.

Observation, patience et détermination

« Il faut des années pour produire des arbres, malheureusement les choix d’il y a 20 ans ne correspondent pas aux attentes d’aujourd’hui. Les stratégies de paysage ont évolué ; ces changements climatiques, relativement brutaux, nous poussent à réagir et à trouver rapidement des solutions. La biodiversité se fragilise. Certaines essences d’arbres sont en voie de disparition comme le frêne, le chêne pédoncule, le hêtre. L’écosystème est perturbé de ces bouleversements qui vont beaucoup trop vite pour que toutes les espèces puissent s’adapter ».

Un verger à graines

« Nous avons défini les sites de récoltes sur une partie du bassin armoricain du 79 (de Bressuire jusqu’à Parthenay) et une partie du bassin parisien sud sur le Thouarsais et l’Airvaudais. Privés, espaces naturels sensibles, chemins ruraux. Nous recherchons des sites non pollués, éloignés, un peu sauvages, au fort potentiel et correspondants au cahier des charges de la marque. La récolte s’effectue de fin août à fin novembre. Pour répondre à la demande, nous recherchons des pruneliers, cornouillers sanguins, troènes vulgaires, fusains, noisetiers et plus rares des cormiers, alisiers, nerpruns, pommiers et poiriers sauvages. Le but est de créer des vergers à graines en s’appuyant sur les compétences et les conseils de nos partenaires ».

Aujourd’hui, La Buissonante réunit 30 adhérents. Toute personne qui s’intéresse, sans avoir de connaissances particulières, peut devenir bénévole. À terme, les ventes de ces semences permettront de financer le salaire de Benoit Manceau et prochainement celui d’une deuxième recrue.

Infos sur Association La Buissonante – Tél 06 38 04 47 13 ou labuissonante@gmail.com

Benoît Manceau (à gauche sur la photo), salarié de l’association La Buissonante et Étienne Berger le président.